Bonus écologique : un impact majeur sur les importations de voitures électriques chinoises

6 septembre 2024 | par la rédaction d'Automobile Actu @La rédaction
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Bonus écologique : un impact majeur sur les importations de voitures électriques chinoises

Une chute spectaculaire des importations en provenance de Chine

Le marché français de l’automobile vit un tournant décisif. Faisant suite à la réforme du bonus écologique, les importations de voitures électriques fabriquées en Chine ont connu une chute dramatique de 38 % au premier semestre de l’année 2024. Ce déclin, évalué à 990 millions d’euros, s’inscrit dans une tendance où l’empire du Milieu ne représente plus que 3 % des importations de la construction automobile en France. Pour mettre en perspective, c’est une chute notoire par rapport aux 5 % enregistrés auparavant.

Bonus écologique : un outil stratégique

Entré en vigueur en février 2024, le nouveau bonus à l’achat de véhicules électriques n’est pas juste une mesure de soutien à l’électromobilité. Ce dernier a également été officieusement conçu comme un outil anti-importation, ciblant expressément les véhicules venant de Chine. La condition est la suivante : les émissions de CO2 durant la conception et le transport des véhicules. Ces critères ont été soigneusement établis à Bercy, rendant presque impossible l’éligibilité des voitures chinoises au bonus.

Chute des voitures électriques « made in China »

Le constat est clair : les voitures électriques importées de Chine ont été divisées par deux pour atteindre seulement 25 000 unités de janvier à mai 2024. Une situation alarmante pour les marques chinoises, mais qui a un impact direct sur certaines marques européennes telle que Dacia, par exemple, qui ne vend plus sa Spring alors que l’on comptait environ 2.000 immatriculations par mois l’année dernière. 

Les premiers impacts sur le marché 

Le marché ne se limite pas aux marques chinoises. Tesla a dû modifier ses stratégies : plutôt que de livrer des Model 3 et Y assemblées en Chine, le constructeur a redirigé ses flux vers l’usine de Berlin pour alimenter le marché français. Une bonne chose pour l’Allemagne, mais malgré tout les perdants sont donc clairs…

Des rétorsions à prévoir ?

Cependant, cette stratégie ne saurait être sans conséquences. Matthias Schmidt de Schmidt Automotive Research met en garde : la France pourrait bientôt faire face à des réactions de rétorsion de la part de Pékin. On observe déjà des géants chinois comme BYD s’impliquer davantage sur le Vieux Continent avec des projets d’assemblage en Hongrie, en Espagne et en Italie.

Le futur des véhicules électriques en Europe

À l’aune de ces changements, la question reste : comment contourner cette muraille réglementaire ? Les fabricants chinois semblent s’orienter vers des usines d’assemblage locales pour éviter les restrictions. Par exemple, Stellantis, en partenariat avec Leapmotor, commencera l’assemblage de modèles chinois en Pologne dès septembre. Ce type d’assemblage, dit CKD (« complete knock-down »), pourrait neutraliser une partie des effets des nouvelles régulations.

Conclusion : un paysage automobile en pleine mutation

Le contexte actuel du marché automobile français est à la fois prometteur et complexe. Si le bonus écologique s’affirme comme un facteur clé pour réduire les importations de voitures électriques chinoises, il ouvre également la porte à d’autres acteurs, prêts à se positionner dans ce marché en pleine mutation. Les autorités devront suivre de près cette évolution pour anticiper les stratégies de contournement qui pourraient émerger de la part des constructeurs chinois. Une chose est sûre, la route à parcourir reste semée d’embûches pour une transition réussie vers la mobilité durable.

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